Les Festivités de Pâques de Baden-Baden

Les « opéras de la rédemption » de Richard Wagner invitent toujours à de nouvelles lectures. Joana Mallwitz s'est déjà beaucoup intéressée à l'œuvre du compositeur lorsqu'elle était directrice musicale à Nuremberg. Johannes Erath, qui est également musicien, signera la mise en scène du « Lohengrin » de Baden-Baden. Il a commencé sa carrière de metteur en scène en tant qu'assistant de Willy Decker, a travaillé entre autres au Semper Oper de Dresde et a reçu le prix Götz-Friedrich ainsi que le prix autrichien du théâtre musical.

À Amsterdam, chaque année, la semaine de Pâques commence par une représentation de la Passion selon saint Matthieu de Johann-Sebastian Bach. Après Willem Mengelberg, Bernard Haitink et Mariss Jansons, c'est au tour du nouveau chef d'orchestre désigné, Klaus Mäkelä, de perpétuer cette tradition. Les chanteurs Maximilian Schmitt (l'Évangéliste) et Matthew Brook (Jésus) incarnent respectivement les traditions d'interprétation allemande et britannique des grands oratorios baroques. À Amsterdam, ces deux traditions se fondent en une culture originale de l'oratorio que nous pouvons découvrir aujourd’hui à Baden-Baden.

À l'âge de 15 ans, le violoniste Daniel Lozakovich a signé un contrat d'exclusivité avec Deutsche Grammophon. Il interprète ici le Concerto pour violon n° 1 de Max Bruch, l'un des les plus appréciés du XIXe siècle. Après l’entracte, Klaus Mäkelä et le Royal Concertgebouw Orchestra interprèteront la Symphonie n° 5 de Gustav Mahler. Peu d’orchestres au monde peuvent s’enorgueillir d’une tradition mahlérienne aussi ancienne que celle du Concertgebouw Orchestra. Il a été le premier ensemble à faire connaître les œuvres de Mahler en Europe et les interprète encore très souvent aujourd'hui.

Public enthousiaste, critiques horrifiés. C'est ainsi que l'on pourrait résumer les réactions à la première représentation de la Symphonie n° 8 d'Anton Bruckner, cette œuvre considérée aujourd'hui comme l'un des plus importants monuments de la musique. Le Royal Concertgebouw Orchestra a fait d'Amsterdam la Mecque des fans de Bruckner. Klaus Mäkelä souhaite perpétuer cette tradition et pour les débuts de l'orchestre au Festival de Pâques de Baden-Baden, il présente l' « opus summum » de l'organiste de la cour autrichienne et admirateur de Wagner.

Le War Requiem est basé sur des textes latins et des poèmes du poète anglais Wilfred Owen, mort sur le front en 1918. Lors de la création de l'œuvre en 1962 dans la cathédrale reconstruite de Coventry, Dietrich Fischer-Dieskau a chanté aux côtés d'artistes britanniques. Benjamin Britten a ainsi envoyé un message de réconciliation. L'oratorio nécessite un chœur mixte, un chœur de garçons, un orchestre symphonique, un orchestre de chambre et des solistes. Ce déploiement de moyens souligne la volonté du compositeur de concentrer toutes les forces pour surmonter la guerre et la violence.

Sa voix de mezzo-soprano est absolument unique en son genre, a écrit le journal britannique The Observer après une représentation de la cantatrice lettone Elīna Garanča. Avec cette artiste, les lieder se transforment en opéras miniatures. Star mondiale, elle a remporté de nombreux succès à Baden-Baden. Les retrouvailles au Festival de Pâques 2026 devraient donc être d'autant plus belles. Le programme sera annoncé à l'automne 2025.