La Grande Gare

La Fête du chant est un rendez-vous incontournable du Festival d'automne. Des amateurs chantent avec des professionnels, et à la fin, ils montent ensemble sur scène. Tout le monde peut participer au « projet chœur » sous la direction des professeurs du chœur Balthasar Neumann...

Pourquoi la musique de Vivaldi sonne-t-elle encore mieux lorsqu'elle est jouée dans une église ? C'est dû à la réverbération. Il faut un écho, même infime, pour créer les effets de grille acoustiques qui rendent la musique de Vivaldi véritablement enivrante. Cet effet enivrant est bel et bien l'un des objectifs du « prêtre roux », et il l’obtient en utilisant des motifs composés à partir de petites cellules. Mais assez de théorie : dans la pratique, il est difficile de faire plus enivrant qu'avec l'ensemble français Jupiter et la mezzo-soprano Lea Desandre. Voilà comment il faut jouer Vivaldi !

Lumière et joie dans la grisaille de novembre : le chœur Balthasar Neumann fête son arrivée au Festival d'automne 2024 avec la grandiose « Création » de Haydn. Aujourd'hui, nous avons du mal à imaginer le succès dont jouissait cette œuvre à l'époque de Haydn...

Nous aimons tous la symphonie et l'opéra. Cependant, les genres musicaux les plus raffinés et les plus nobles sont la musique de chambre et le lied. Et là, Franz Schubert occupe une fois encore une place à part. Une soirée Schubert proposant des lieder et de la musique de chambre peut donc aisément devenir le point culminant d’une saison, surtout si en plus on invite des musiciens d'une qualité incomparable. Et s’il faut n’en citer qu’un,  Julian Prégardien compte parmi les plus grands interprètes de lieder, et pas seulement dans sa génération. Il explore les multiples niveaux de signification qui font la singularité de ces miniatures. En effet, pour paraphraser un proverbe juif bien connu : à celui qui écoute un lied de Schubert, tout un monde peut s'ouvrir.

Ce fut un triomphe ! C’est grâce au succès de son « Iphigénie en Tauride » que Gluck, originaire du Haut-Palatinat, put s'imposer à Paris, la ville où il travaillait. En concevant l'opéra comme une haute expression de l'humanité, Gluck touchait une corde sensible du public à la veille de la Révolution française...

Thomas Hengelbrock est un magnifique médiateur de la musique sacrée. Il a dirigé chez nous les oratorios de Mendelssohn, des cantates de Bach et la Messe en si mineur. Il s'est également attelé à plusieurs reprises au Requiem de Mozart...

Avec son « opéra réformé » des années 1760, Gluck s'est battu pour un théâtre musical crédible sur le plan émotionnel, qui ne se limite pas à une virtuosité clinquante et à des numéros musicaux purement formels. Cecilia Bartoli, la grande mezzo-soprano colorature, met tout son talent au service d'une musique qui ne cherche pas à éblouir mais à toucher : une mission merveilleuse pour une déesse du chant.

En 1856, lors de sa tournée des stations balnéaires allemandes, Gioacchino Rossini descendit également à Baden-Baden - voilà qui allait de soi ! Mondialement connu, le compositeur était parfaitement introduit dans les mondanités de la capitale estivale car c'est ici qu'avait eu lieu en 1842, dans l’ancien théâtre, la première allemande de son « Stabat Mater ». 

À Baden-Baden, quand on parle de « salon musical », Pauline Viardot et Richard Pohl ne sont jamais très loin. Après sa carrière, la star française des sopranos du XIXe siècle a tenu à Baden-Baden un illustre salon où alternaient musique et conversations. Les compositeurs y rencontraient des chefs d'État, des écrivains et des entrepreneurs.

Pauline Viardot-García fut l'une des plus grandes personnalités artistiques du XIXe siècle. La soprano a rempli les salles d’opéra dans toute l'Europe et a inspiré de nombreuses compositrices et compositeurs. À Baden-Baden, elle vivait avec son mari et l'écrivain russe Ivan Tourgueniev dans un légendaire ménage à trois.

L'éditeur de musique parisien Maurice Schlesinger - de son vrai prénom « Moritz » et, si l’on remonte vraiment à l'origine, « Mora Abraham » - fut pour ainsi dire l'ambassadeur de Beethoven. Avant de venir passer ses vieux jours à Baden-Baden, il s'était engagé toute sa vie pour les œuvres des compositeurs allemands en France.

La Fête de la chanson est un rendez-vous incontournable du Festival d'automne. Des amateurs chantent avec des professionnels, et à la fin ils montent ensemble sur scène. Tout le monde peut intégrer le chœur de ce projet, sous la direction des professeures et professeurs du chœur Balthasar Neumann.

On serait tenté de dire des motets de Bach qu’ils sont les Concertos brandebourgeois de la musique chorale. Mais toute comparaison ne peut être que boiteuse face à ces œuvres incontournables, qui comptent parmi les plus belles et les plus émouvantes du répertoire choral.