La Grande Gare

À Baden-Baden, quand on parle de « salon musical », Pauline Viardot et Richard Pohl ne sont jamais très loin. Après sa carrière, la star française des sopranos du XIXe siècle a tenu à Baden-Baden un illustre salon où alternaient musique et conversations. Les compositeurs y rencontraient des chefs d'État, des écrivains et des entrepreneurs.

En 1856, lors de sa tournée des stations balnéaires allemandes, Gioacchino Rossini descendit également à Baden-Baden - voilà qui allait de soi ! Mondialement connu, le compositeur était parfaitement introduit dans les mondanités de la capitale estivale car c'est ici qu'avait eu lieu en 1842, dans l’ancien théâtre, la première allemande de son « Stabat Mater ». 

Pauline Viardot-García fut l'une des plus grandes personnalités artistiques du XIXe siècle. La soprano a rempli les salles d’opéra dans toute l'Europe et a inspiré de nombreuses compositrices et compositeurs. À Baden-Baden, elle vivait avec son mari et l'écrivain russe Ivan Tourgueniev dans un légendaire ménage à trois.

L'éditeur de musique parisien Maurice Schlesinger - de son vrai prénom « Moritz » et, si l’on remonte vraiment à l'origine, « Mora Abraham » - fut pour ainsi dire l'ambassadeur de Beethoven. Avant de venir passer ses vieux jours à Baden-Baden, il s'était engagé toute sa vie pour les œuvres des compositeurs allemands en France.

La Fête de la chanson est un rendez-vous incontournable du Festival d'automne. Des amateurs chantent avec des professionnels, et à la fin ils montent ensemble sur scène. Tout le monde peut intégrer le chœur de ce projet, sous la direction des professeures et professeurs du chœur Balthasar Neumann.

On serait tenté de dire des motets de Bach qu’ils sont les Concertos brandebourgeois de la musique chorale. Mais toute comparaison ne peut être que boiteuse face à ces œuvres incontournables, qui comptent parmi les plus belles et les plus émouvantes du répertoire choral.

Teodor Currentzis nous revient avec son orchestre Utopia, qui réunit des musiciens de haute volée issus de nombreux ensembles qui viennent concevoir avec lui des programmes. Pour ce concert, il s'agit de deux œuvres majeures du XXe siècle : « Le Sacre du printemps » de Stravinsky et le Concerto pour violon n° 1 de Chostakovitch. Le soliste sera Daniel Lozakovich qui, malgré son jeune âge, se produit déjà sur toutes les grandes scènes européennes.

Les Concertos brandebourgeois de Johann-Sebastian Bach comptent parmi les chefs-d'œuvre de la musique instrumentale baroque, mais pourtant ils sont rarement joués en concert. Les interpréter en direct sur des instruments anciens est en effet un véritable défi au vu de l’extrême virtuosité et de l’effectif important qu’ils exigent. L'orchestre Balthasar Neumann présente ces œuvres sur scène dans toute leur diversité.

L'Orchestre et le Chœur Balthasar Neumann présentent des œuvres de Gabriel Fauré et Max Reger. Le Requiem de Fauré compte parmi les plus populaires des mises en musique de la prière des morts. Quant aux œuvres de Reger, leur chromatisme romantique tardif exige beaucoup des chanteurs. Le chef français Lionel Sow a dirigé la Maîtrise Notre-Dame de Paris et le chœur de l'Orchestre de Paris. Depuis plusieurs années, il dirige également le chœur du Forum national de la musique de Wrocław.

Nous attendons cette Neuvième avec une impatience particulière. En effet, le Festspielhaus et son public savent depuis des années à quels sommets de raffinement parvient l'Ensemble Balthasar Neumann dans ses interprétations musicales. Côté voix, les solistes sont également connus à Baden-Baden pour leurs prestations dans des opéras et des concerts. Le tout sous la baguette de Pablo González, ancien chef principal de l'orchestre espagnol RTVE et chef invité de renommée internationale.